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Présentation et histoire de Bidarray

Présentation de Bidarray

Aux confins de la Basse Navarre, à la limite du Labourd, frontalier avec la vallée du Baztan, Bidarray se niche entre les monts Artzamendi, Baigura et les crêtes d'Iparla.

 Cette commune de 713 habitants, située dans le département des Pyrénées Atlantiques fait partie de la région Nouvelle Aquitaine. Comme les 158 communes basques, elle a intégré la Communauté d'Agglomération Pays Basque (CAPB) en 2017

Etape du  GR10, il se situe sur le chemin de Compostelle, entre Cambo et Saint Jean Pied de Port. A ces activités de randonnées en montagne  s'ajoutent de nombreuses activités d'eaux vives sur La Nive.

Cet écrin de verdure a accueilli de nombreux artistes (écrivains, peintres) inspirés par la beauté de ses paysages, son pont médiéval, son église.

Il a reçu en 2019, le 2ème prix (catégorie 500 à 1000 habitants) du village fleuri et de qualité de vie.

Pour en savoir plus sur les attraits de Bidarray allez sur la page dédiée du site de l’office de tourisme de la Communauté de communes du Pays basque https://www.en-pays-basque.fr/territoires-et-destinations/la-vallee-de-la-nive/bidarray/

Histoire

Le peuplement des monts de Bidarray est ancien, témoins ces mégalithes datant de la protohistoire (cromlechs, dolmens, monolithes) que l'on trouve sur les cols, preuves de la vie pastorale qui y a été menée dans les temps jadis. 

Cependant, notre village a commencé à être véritablement habité à partir de la fin du XVIe siècle. Jusqu'alors, tout le territoire était assez inhospitalier, couvert essentiellement de forêts et de broussailles, sans les voies de communication que nous avons aujourd'hui (le toponyme « Bidarrai » signifie « chemin(s) dans les épineux »).

Bidarray, terre de Navarre

Au XIIe siècle, toutefois, le monastère des Augustins de Roncevaux y bâtit une chapelle romane, qui de restauration en restauration au fil des siècles se transformera en cette magnifique église que nous possédons aujourd'hui, perle de l'art roman. 

Auprès de cette chapelle sera érigée une ferme, pour principalement s'occuper de l'élevage de centaines de porcs, dont le commerce était alors florissant. L'ensemble formera une commanderie. Les pèlerins allant vers Compostelle pouvaient  éventuellement y trouver refuge, Bidarray se trouvant dans l'une des voies secondaires du chemin jacquaire. 

En contrebas, au bord de la rivière Ezpelura, aujourd'hui dénommée Baztangoa, sera construit un moulin (les siècles suivants il y aura jusqu'à six moulins). Le Pont Noblia, lui, daterait du XIVe siècle. Composé initialement de cinq arches, aujourd'hui n'en subsistent que quatre, la cinquième ayant été probablement démolie lors de la construction de la voie ferrée dans les années 1890. 

Bidarray, territoire de la Vallée d'Ossès, alors partie intégrante du Royaume de Navarre, s'est développé surtout à partir du XVIIe siècle, avec l'installation des cadets d'Ossès, devenant un des sept quartiers composant Ossès.

Bidarray, commune en 1800

Cependant, après près d'un siècle de querelles avec la commune-mère d'Ossès, Bidarray deviendra à son tour commune indépendante en 1800. Pour lors, elle comptait environ 1 400 habitants. 

Les premières décennies du XIXe siècle furent cependant difficiles. Déjà du temps de la Révolution française, Bidarray avait dû subir les affres de la Guerre d'Espagne (1793-1795) : église et presbytère réquisitionnés par les troupes françaises et saccagés. 

Puis, lors de la nouvelle Guerre d'Espagne (1807-1815) sous l'Empire napoléonien, de nombreuses fermes subirent des dommages, surtout de la part des troupes françaises, et le pont médiéval fut détruit sur ordre du général Paris qui commandait la division positionnée sur Bidarray, afin de battre plus facilement en retraite face aux troupes de Wellington, composés d'Espagnols, de Portugais et d'Anglais.

La vie sur Bidarray étant difficile, l’émigration vers l'Amérique du Sud puis vers l'Amérique du Nord fut importante, provoquant une forte chute de la population. D'autres facteurs également interviennent dans cette baisse démographique, à savoir l'insoumission au service militaire et un nombre important de déserteurs lors des deux guerres mondiales du XXe siècle. Si bien qu'à la fin du XXe siècle Bidarray ne comptait plus que 590 habitants. Aujourd'hui cette courbe s'est légèrement inversée, Bidarray comptant 713 habitants en 2024.

Contrebande, pilier de l'économie locale

Bidarray est un village essentiellement agricole, avec de petites fermes aux terres souvent abruptes. 

Pour pallier à une vie économique déficiente, il a fallu recourir à la contrebande, la commune étant frontalière avec la Vallée du Baztan située en Navarre. 

La contrebande (animaux, aliments, boissons, habits, matériel)  fut une activité très lucrative et eut ses heures de gloire, notamment avec Ganix Anchordoquy, dit Ganix de Macaye, natif de Bidarray et redoutable chef de contrebande. 

Lors de la 1ère guerre carliste (1833-1840), il fit notamment passer la frontière en octobre 1838 à la princesse de Beira, épouse de Don Carlos, au nez et à la barbe des gendarmes et douaniers qui étaient pourtant sur le qui-vive.

Personnages culturels de premier plan

L'improvisation orale (bertsularisme) a eu dans Bidarray des chantres renommés : 

  • Ñarro, auteur du fameux chant « Bidarraitarra » (1819) ; 
  • Joanes Otxalde (1814-1897), le plus grand de nos improvisateurs ; 
  • Gratien Adema Zaldubi (1828-1907), auteur de très nombreux chants, dont « Biba Bidarrai ! », en hommage aux habitants du lieu qui résistèrent aux forces de l'ordre lors de l'inventaire des biens religieux de 1906, ordonné par l'état français ; 
  • Jules Moulier Oxobi (1888-1958), fabuliste de renom ; 
  • Jean-Pierre Iratchet (1921-1991), écrivain et chroniqueur de talent, et également auteur de poésies et de chants ;
  • Citons aussi Maite Barnetche (1941-1986), pionnière de la télévision basque. 

Bidarray a aussi ses lieux emblématiques, dont :

  • le trinquet, l'un des plus anciens du Pays Basque, autrefois lieu de Jeu de Paume ; 
  • le fameux Pont d'Enfer qui surplombe la rivière Baztangoa (selon la légende, le diable se jeta par dépit du haut du pont, n'ayant pas réussi à apprendre la langue basque, condition sine qua non pour épouser une fille du pays) ; 
  • et la Grotte du saint qui sue (Harpeko Saindua), dont l'eau qui y ruisselle est réputée guérir l’eczéma.